mercredi 29 septembre 2010

Vérité sur la vérité

Vérité sur la vérité


La vérité, c'est une connerie.
Ce n'est pas généreux, la vérité.
C'est prétentieux, c'est égocentrique, la vérité.
La plupart du temps, c'est méchant.
Ca emmerde tout le monde, ça fait de la peine.
Les gens, autour de nous,
ils veulent qu'on leur donne quelque chose ;
et sans doute, ils ne veulent pas de mensonges,
mais ils n'ont jamais dit non plus qu'ils voulaient la vérité


François Taillandier. Option Paradis

mardi 21 septembre 2010

néo-nihilistes

néo-nihilistes.


C’est la première fois qu’une époque semble être fière de ne plus être historique, même les Punks qui prônaient le No future, et qui le revendiquaient, avaient encore la force de réagir à quelque chose, fût-ce à leur indifférence. Vous n’êtes même pas nihilistes, quelle tragédie ! On est obligé de s’adresser à vous comme à des enfants vierges, handicapés, amnésiques, ignorants, incapables de se concentrer. Je le vois bien, dès que je fais allusion à une force du passé, ça suscite un in-intérêt flagrant.

Marc Edouard Nabe. L'homme qui arrêta d'écrire.

mercredi 15 septembre 2010

Tamagotchi à Versailles

Tamagotchi à Versailles


La première qualité d'une telle esthétique est de se faire remarquer :
Au lieu de se fondre dans la beauté du lieu,
elle s'en montre incapable,
et se contente, en définitive,
de prouver qu'elle n'a rien à faire ici.

Benoit Duteurtre. Chemins de fer

lundi 13 septembre 2010

Dieu

Dieu

Lorsque l’on entreprend d’ausculter le monde, lorsque l’on tente de le comprendre, advient la tentation de la totalité, de la structure, de l’omniscience…La libido sciendi se transforme en désir totalisant. Se saisir d’un marqueur, remplir un tableau blanc, y dessiner une sorte de schéma du monde pour les nuls. C’est alors que l'on s’aperçoit de l’impossibilité de la tâche puis que l'on s’en remet à une transcendance, toujours. Il faut avoir l’humilité de ne pas pouvoir tout expliquer.

samedi 11 septembre 2010

calomnie

calomnie


Je ne comprends pas à quoi peut servir la calomnie ;
si l'on a envie de nuire à quelqu'un,
il suffit de dire sur lui quelque vérité.

Nietzsche.


jeudi 9 septembre 2010

Culture pub : La symphonie du yaourt.

Culture pub : La symphonie du yaourt.

Chaque fois que j’entends Prokofiev, Mozart ou autres phrases de Shakespeare suavement prononcées dans les publicités, me vient dans la seconde un sentiment de dégoût rapidement suivi d’une stérile révolte intérieure. Cette râpe à chefs-d’œuvre n’est finalement qu’un aveu de médiocrité absolue. L’aveu des auteurs de ce recyclage moisi qui n’ont de talent que celui de l’usurpation. Les enculés enferment des génies dans des boîtes de ravioli ; ils offrent Picasso pour l’achat d’un joint de culasse, roulent Van Gogh dans des tranches de jambon. Ils sont des voleurs, des plagistes de première catégorie. En toute impunité, ils triturent et mélangent la matière noble avec leurs merdes en plastique, leur chiasse industrielle. Ils osent l’amalgame pour susciter le désir, la pulsion d’achat. Et tout ça fonctionne. Ils n’ont pas peur du ridicule car le moyen ridicule leur garantit la fin : Ce con de chaland va payer. Et après tout, c’est tant pis pour sa gueule…Il s’est fait enflé, il a acheté un faux, du toc, Son yaourt allégé ne joue pas du violon.

vendredi 20 février 2009

optimiste vs pessimiste

Optimiste vs pessimiste




D’aucuns montrent du doigt le pessimiste cynique. La vie est belle ils lui disent. Ils s’agacent que le persifleur rouspète sans arrêt contre le laid, le factice, le plastique. Ils aimeraient qu’il s’attarde sur le bien qu’eux chantent comme authentique, qu’il s’enivre de l’odeur du grand soir qui arrive. Ceux là sont les optimistes. Ils luttent pour un monde meilleur, un meilleur des mondes. Ils ont ciblé le mal et lui balancent quelques fléchettes à coup de pétitions, discussions et pancartes. Ils se battent comme des courageux qu’ils ne sont pas. Leurs armes sont en carton, ils moulinent à l’infini. Les optimistes râlent contre les râleurs, ils disent qu’il y a pire. Ils croient le festif révolution à venir et avenir radieux. Ils célèbrent le Dieu moderne, le Dieu du Bien indépassable. En temps de crise ils sont inquiets de ne pouvoir atteindre ce monde idéal. Ainsi on-t-ils renoncé à comprendre l’ordre des choses, l’histoire, la filiation, peut être aussi l’humanité elle même. Il n’y en a que pour leur Bien céleste, seul horizon contre tous les archaïsmes, les maux ancestraux. Ils montent l’escalier, progressent hors l’Histoire ; Ils n’y sont plus, ils sont morts, ils sont optimistes, le vent dans le dos les poussent. Tout ça est positif, diaboliquement positif.

Alors le cynique se moque d’eux, réagit. Lui n’a plus que le rire contre le sérieux du vénérable Bien, l’inhumain. Il se moque donc, et rabat à coup de sarcasmes la joie idiote de ceux qui proclament leurs funestes idéaux. C’est cette soif de l’idéal, cet idéal de sortie du temps, cet optimiste pour l’éden ultime qui pousse le pessimiste à en être, qui le force à s’angoisser pour après demain. Ainsi pour lui, le seul optimisme envisageable, le réel, le souhaitable, serait de voir grandir le front des pessimistes, pour que l’arbre mourant reste vivant, encore un peu…