mardi 27 janvier 2009

brute incursion (3/5)

Brute incursion (3/5)



M’y voilà. L’hyper centre. Ça grouille. Des couples et des groupes s’activent de partout. Ça ressemble à une parade immense. Une partie de la foule stagne, surtout devant la Fnac. Les rendez vous semblent s’y être donnés. Des filles jactent, elles crient fort, elles mangent des glaces et des pizzas pas chères. Elles boivent du coca avec des pailles, des milk-shakes aussi. Des gars blaguent, ils s’insultent pour rigoler, se recoiffent, comparent leur tee-shirt. Au téléphone, ils se cherchent. En passant, je les entends : T’es où ? Ils disent souvent. Ils tournent en rond, ils ont l’air d’aimer ça. Puis ils vont rejoindre les autres, en meute toujours.

Ça m’étonnerait qu’ils l’aient. J’essaye tout de même. La Fnac. Je monte par l’escalator puis je me faufile. Mes épaules en touchent d’autres, je suis pressé. Sur des plots, enfants et adultes lisent des bandes dessinées. Je ne parviens pas à trouver le bon rayon. Je m’énerve un peu avant d’aller voir le vendeur, assis derrière son comptoir. Putain. La queue ! J’attends calmement mais sur la gauche on tente de me doubler. Je m’avance. L’employé demande :

- C’est à qui ?

La vieille dit :

- Je crois que c’est à moi.

Je laisse filer. Salope. J’attends encore cinq minutes que vienne mon tour, puis j’expose ma requête. Le vendeur ne connaît pas et me fait répéter :

- Qui ?

Je répète, j’épelle. L’inculte. Aucune trace de l’auteur.

- Tant pis… merci, au revoir.

C’était prévisible.

J’y suis, j’y reste un peu. Je redescends aux dvd. Il y a des promos, des belles remises. Des coffrets et des lots de deux de la Warner bros, surtout des films américains. Je regarde les nouveautés mais pas grand-chose ne m’intéresse. Je voudrais passer. Il faut se faire une place, jouer des coudes. Je m’exprime :

- Pardon…pardon !

On ne me répond pas. Aux bras d’une fille rondelette, le gars en maillot de l’O.M sent la transpiration. Ils ne bougent pas. Je force le passage puis je passe devant les séries. Des flics, des médecins, des avocats, des voyous, américains encore. Je survole, je ne suis pas adepte. Au rayon derrière, il y a moins de monde. Je gratte dans les documentaires. On y relate l’Histoire, des drames et des épopées. Des morts et de vieux personnages figurent sur les boîtiers. J’ai envi d’en acheter un. Je me raisonne. Il fait chaud, j’ai mal à la tête et je souffle.

De la foule, encore plus, remue vers les bacs à disques. Sur un présentoir, le dernier disque de Cali, EMI France se vend à 14 euros. Gros con. Des groupes d’adolescents se massent autour. Plus loin, des jeunes en survêtements fouillent au rayon rap et hip-hop. Ils parlent forts. Le vigile est prostré dans un coin et les surveille. J’aperçois deux jolies filles. Un peu d’espace là-bas Les gens y sont plus vieux. Je m’arrête devant une borne qui propose du gratuit. Une compilation de musiques classiques. Je mets le casque, j’expire, j’écoute.




Découvrez Cristian Mandeal!




3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ouaouhhhh. Ca fait du bien un peu de musique classique... Ca donne des frissons !

Anonyme a dit…

j'ai rarement vu une publicité qui donne autant envie d'aller à la fnac et un regard aussi empathique sur le genre humain.
Et comme pourrait dire Voltaire à Rousseau : vos écrits ne suscitent qu'un désir : aller brouter dans les verts pâturages

une admiratrice inconditionnelle

schock a dit…

Merci...